IVG, trisomie, État eugéniste

23/03/2023

Le 21 mars 2023 avait lieu la journée mondiale de la Trisomie 21.

Nous ne pouvons que saluer la mobilisation des organisations pro-vies, des associations et mouvements divers qui s'engagent dans la lutte contre l'avortement massif des enfants, et plus spécifiquement des enfants trisomiques.

En effet, les enfants atteints de trisomie 21 font l'objet d'un massacre systématique : l'Agence de la biomédecine donnait ainsi un taux de 77.3 % de recours à une interruption de grossesse pour les trisomies 21 diagnostiquées en 2015.

On aurait entre 40 000 et 50 000 trisomiques en France à l'heure actuelle, ce qui correspondrait à 0,07 % de la population, si l'on se fit aux chiffres de « Our world in data » pour 2019.

Nous saluons donc les efforts de tous ceux qui se mobilisent contre le martyre de ces enfants.

*

Nous voudrions néanmoins rappeler, que, contrairement à ce que nous voyons parfois défiler sur certains slogans, il ne doit pas s'agir ici d'une lutte contre un « eugénisme d'État ».

En effet, le recours massif, et quasi-systématique concernant les enfants trisomiques, à l'avortement, n'est pas la conséquence d'une politique eugéniste menée par le Gouvernement.

Il s'agit plutôt, et il semble important de le reconnaître afin d'en tirer des conclusions politiques plus larges et pertinentes, d'une conséquence de l'absolutisation de l'individualisme et de la dissolution de tous les cadres qui structurent la société. C'est au nom de l'égoïsme et de la pseudo-liberté individuelle que l'IVG fauche des centaines de milliers d'enfants chaque année.

Lorsqu'une mère choisit de tuer son enfant parce qu'elle apprend qu'il est atteint de trisomie 21, elle n'agit nullement dans le but de se conformer à un objectif de pureté ou de qualité raciale et biologique ; loin de là, elle agit par pur égoïsme, par facilité et refus du sacrifice.

Les causes du massacre des enfants trisomiques dans le ventre de leur mère n'est donc pas à rechercher dans les politiques qui cherchent à assurer la qualité biologique du peuple, mais dans les politiques qui négligent au contraire de prendre soin de la santé biologique, mentale, morale et spirituelle du peuple. Les causes sont à rechercher dans les politiques qui laissent, pour quelque raison que ce soit, l'individualisme s'ériger en règle absolue, la liberté individuelle et l'hédonisme se faire mesure de tout.

Il est notamment très intéressant de remarquer que parmi les deux seuls facteurs reconnus par la médecine comme facteurs de risque de la trisomie 21, l'on trouve un élément sur lequel l'État a en soi le pouvoir d'agir et d'influer.

En effet ces deux facteurs reconnus comme facteurs de risque de trisomie 21 sont :

- Premièrement la présence d'une anomalie chromosomique (chromosome 21 lié à un autre chromosome) chez l'un des parents ;

- Et deuxièmement l'âge maternel au moment de la fécondation : En effet, le risque de trisomie passe de 1 cas sur 1 500 naissances à 20 ans à 1 cas sur 100 à 40 ans.

C'est sur ce second facteur que la politique peut influencer. Pour rappel en effet, selon les statistiques de l'INSEE, les femmes françaises auraient leur premier enfant à 28,5 ans en 2015, c'est-à-dire 4,5 ans plus tard qu'en 1974. En 2019 il est passé à 28,8.

On constate donc que les femmes françaises ont leur premier enfant de plus en plus tard : il ne semble dès lors pas absurde d'émettre l'hypothèse selon laquelle cette évolution pourrait avoir une influence sur le taux de survenue de trisomies 21.

Dès lors, une politique qui serait authentiquement eugéniste, et qui veillerait non seulement à la qualité biologique de son peuple (car il faut admettre qu'un fort taux de trisomie n'est pas en soi un but souhaitable à atteindre) mais encore à son bien spirituel, mental, social, et plus largement une politique qui servirait le bien commun, devrait entreprendre de favoriser la possibilité pour la femme d'être mère avant sa trentième année.

Cela passe notamment par des politiques sociales et familiales, que la doctrine nationaliste a largement détaillées et sur lesquelles nous ne reviendrons pas ici par souci de synthèse, ainsi que par d'autres mesures comme la lutte contre la contraception, contre les dérives de perversion sexuelle et de dépravation morale, par la remise à l'honneur de la religion catholique qui aide grandement à la conservation de cellules familiales saines etc …

Car un État eugéniste ne se contente pas de chercher la qualité biologique de son peuple mais aussi sa santé morale, mentale et spirituelle : car un corps sain ne peut être tel sans un esprit sain. Aussi, tout État authentiquement eugéniste ne peut négliger la santé morale, spirituelle et mentale de son peuple. Au contraire, il la met en avant et s'en préoccupe.

Sur ce point, il faut rappeler en outre que les conséquences psychologiques des IVG sont très bien connues et souvent très lourdes pour les femmes qui y recourent.

L'État eugéniste s'il est cohérent ne peut exiger le meurtre des enfants atteints de diverses tares, qu'elles soient génétiques ou autres, car l'État eugéniste ne favorise pas la culture criminelle et ne vise pas à ce que les femmes de son peuple deviennent des meurtrières. L'État eugéniste se base sur les réalités biologiques pour en tirer des leçons : Or il est admis que l'enfant dans le ventre de sa mère est justement un enfant, vivant, et que l'IVG est un meurtre.

Aussi une politique saine qui vise tant la santé physique que morale de son peuple exige-t-elle l'interdiction de l'IVG.

Les solutions aux problèmes que pose les enfants atteints de tares telles que les trisomies ne se résolvent pas avec l'IVG. Néanmoins l'interdiction de l'IVG, quoique nécessaire, ne suffit pas à répondre à tout.

Ce sont en effet des questions bien réelles et bien concrètes qui se posent aux parents d'enfants trisomiques : comment prendre soin de ces enfants, comment les scolariser, comment leur assurer un avenir, peut-on les insérer professionnellement, comment ?



Le rôle de l'État est dans un premier temps d'apporter et de favoriser les solutions qui permettent d'éviter en amont la survenue d'un trop grand nombre d'enfants atteints de trisomie, en jouant sur le facteur sur lequel il est possible d'influer à savoir les maternités tardives, et dans un second temps de favoriser le soutien, les mesures, les diverses initiatives privées, qui permettent d'alléger la situation pour les parents et d'assurer un avenir convenable aux enfants trisomiques.

Ces solutions, mesurées et rationnelles, sont celles que propose l'État authentiquement nationaliste.

Certes, la mise en œuvre de telles solutions passe par l'acceptation de certains sacrifices des intérêts individualistes au service du Tout et du bien commun : ainsi ne peuvent perdurer l'hédonisme, le refus du sacrifice, l'égoïsme, la contraception, la sexualité débridée, le mépris de la vie humaine, et l'abject matérialisme. Mais loin d'être un mal, le renoncement à ces désordres procurera plutôt le bonheur et la paix au peuple français et aux familles enfin reconstruites et restaurées dans leur mission et leur grandeur.

*

Face à la culture de mort, nous prenons, nous, Caryatides, la défense de la vie nationale, la défense de la vie familiale, la défense de la vie humaine, et la défense des plus petits de notre race.

France, Famille, Enfance !


H. Lefort

*

Sources :

- Sur le taux d'enfants trisomiques avortés en 2015 : https://www.agence-biomedecine.fr/annexes/bilan2016/donnees/diag-prenat/01-diag_prenat/telechargement/TDPN10.gif

- Sur le pourcentage de personnes trisomiques en France en 2019 par rapport à la population française : (https://ourworldindata.org/)

- Sur la multiplication du risque d'avoir un enfant trisomique à 40 ans : https://www.sante-sur-le-net.com/sante-enfant/trisomies/trisomie-21/

- Statistiques de l'INSEE sur l'âge moyen des femmes françaises lors de leur premier accouchement en 2015 : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2668280

- Autres statistiques sur l'âge des femmes à la naissance du premier enfant : https://www.touteleurope.eu/societe/lage-des-femmes-a-la-naissance-du-premier-enfant-dans-lue/


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